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Ce qui me surprend c'est la façon particulière dont s'exprime Emmanuel Macron.
Est-ce ma compréhension qui n'est pas adaptée à un langage d'une nouvelle génération de politique, est-ce un langage "international" mal traduit, pourtant à l'entendre dans ses discours, l'ambiguïté et la nécessité d'un décryptage semblent toujours laisser un doute.
La relation de l'entretienavec Theresa May au sujet du Brexit me confirme dans cette impression. Annoncer que la "porte reste ouverte" pour que la Grande Bretagne ne persiste pas dans son intention de sortir de l'Union Européenne m'interpelle.
Cela va t'il dans le même sens au sujet du gouvernement? La porte reste-elle ouverte? Et dans quel sens faut-il alors l'interpréter? est-ce pour y entrer ou pour en sortir?
Des députés élus car "épargnés" par les candidatures des marcheurs, venant du PS ou de la droite, seront -ils encore utiles? Peut-on imaginer Franck Riester élu sur Coulommiers mais aussi Serris, prendre le secrétariat au tourisme?
Dans l'autre sens, cette porte ouverte laisserait-elle sortir un Richard Ferrandou François Bayrou, chacun s'enfonçant dans des affaires qu'ils cachaient depuis de longues années de cheminement dans les marigots de la politique, revendiquant une liberté de citoyen mais usant de l'influence du dominant.
Ce mercredi, le conseil des ministres devrait livrer le premier textedu nouveau mandat, celui qui doit rassurer les électeurs avant la dernière étape du vote de remplacement de cette présidentielle, dimanche. A partir du lundi 19 juin les choses sérieuses vont commencer, la nouvelle assemblée rassemblera ses membres, le premier ministre révisera son casting, et la réalité des chiffres s'affichera.
Nous connaissons l'effet épurateur de la règle majoritaire dans les élections.
Celui qui dépasse la moitié des votes est élu comme notre représentant. Si deux partis présentent leurs candidats, celui qui obtient la majorité de représentants devient majoritaire, il s'attribut toutes les places, prend tous les pouvoirs, n'a plus de contestations possible il peut "diriger" à sa guise. Si d'autres n'ont que quelques élus, ils n'existent plus, ils ont même pu être éliminés par un seuil de voix non atteint (les 12,5% des inscrits aux élections législatives) pour rester en lice.
La déferlante annoncée par les sondages devient un "tsunami" dans les titres des journalistes.
Le vote de dimanche confirmera-t-il cette prévision? Les Français sont ils séduits par un jeune président qui nous entraîne à lui donner les moyens de gouverner sans opposition du parlement, ou les candidats seront-ils en capacité réelle de nous représenter?
Qu'y a t'il eu de si "chamboule tout" dans cette élection présidentielle?
Une campagne particulièrement longue avec un début par les primaires, et des défections avec les "traitres" du gouvernement (Macron, Valls, après Hamon et Montebourg) qui deviennent des opposants.
Les primaires, où les leaders se sont trouvés écartés, les oppositions étant trop profondes pour que les éliminés participent à la campagne des gagnants.
Des candidatures hors système, hors primaires si elles devenaient symbole du système des partis.
Et le summum du "dégagisme" terme hérité des manifestations des printemps arabes: le président sortantne défend pas son mandat et ne se représente pas. Enfin poursuivi par une campagne de presse sur son comportement d'élu se servant largement de ses avantages, le candidat de la droite est discrédité.
C'est particulièrement cette élimination du vainqueur annoncé par les sondages et les médias, qui a porté l'éthique morale en politique comme la mesure essentielle attendue par les Français.
Premières élections législatives a appliquer la nouvelle règle de non cumul des mandats, dénoncé comme source des situations acquises et des mauvaises habitudes des élus. Entre maire, conseiller local, élu parlementaire, le carriérisme devait être éliminé à tout jamais par cette règle de non cumul, dans les projets majeurs et prioritaires de la feuille de route du nouveau président.
Cette campagne qui suit la présidentielle avec l'enjeu de porter une majorité au président à l'image de la diversité constituée par la "team" d'En Marche, reprend le même chemin sur les pas du Canard Enchainé et s'enlise dans la polémique. C'est dans le Canard Enchainé que le "loup" a été dévoilé: le cas Richard Ferrand.
Pourquoi ce cas est-il significatif de "l'exaspération" des Français? Cacique du Parti-Socialiste auquel il doit tout, la page Wikipédiale rappelle à qui s'y intéresse. Dès 1991 il est "attaché au cabinet du secrétaire d'Etat, puis de Marylise Lebranchu sous le gouvernement Bérégovoy. A la fin des gouvernements socialistes, il est remercié par ses parrains Kofi Yamgnameet Le Drian avec en compensation le poste de Directeur des Mutuelles de Bretagne.
On peut donc logiquement soupçonner que l'engagement militantsert l'emploi politique et au delà, dans les cercles "privés" mais associatifs ou mutualistes en dépendance artificielle des organes de contrôles dont sont issues les subventions d'équilibre indispensables.
Candidat au conseil général du Finistère dès 1998, ses nombreuses réélections de 2001,2004, 2010, 2015(*) sur des listes départementales et régionales, finalement aux législatives de 2012, en font également un exemple de cumul et de continuité dont il a personnellement tenu à dénoncer la nuisance pendant sa gestion du mouvement "En Marche", ce qui en fait un sujet excitant de polémique. Face à ce qui est perçu par un parcours de privilégié, on comprend alors l’exigence d’exemplarité des citoyens.
Le projet de loisur la moralisation de la vie publique sera présenté au Conseil des ministres entre les deux tours des législatives. (On apprend qu'il devrait être présenté à la presse dès aujourd'hui par François Bayrou). Il ne concerne pas directement la situation qui a déclenché le "cas Ferrand" qui est un classique du délit d'initié et de conflit d'intérêt dans l'opération de la SCI de la mère de sa fille née en 2004, mais touche à l'esprit du bien public et de la façon d'en profiter. Une prise de conscience non règlementaire (Ferrand ayant fait du droit y est sensible) mais purement morale d'où l'intitulé de la loi.
Pour résumer: La bravoure du militant PS, (et son implication dans les marchés de communication), les liens de l'attaché du conseiller régional, lui permettent de convoiter le canton de Carhaix (festival des vieilles charrues) et siéger au Conseil Général du Finistère dont il obtient une vice-présidence en 2004. Avec sa position dans le parti il est placé en position éligible aux élections régionales de 2010, il siège à la commission des finances de la région Bretagne avec les relations qui vont de pair en particulier avec les Caisses locales du Crédit Agricole mutuel qui seront sollicités pour l'achat du local en 2011. Les Mutuelles de Bretagne est un organisme de santé privé qui bénéficie du cadre fiscal particulier de code mutualiste, il fait bénéficier ses adhérents de centres de soins et d'aide à domicile et maison médicalisée et qui pour leur équilibre sollicitent des subventions des départements (qui financent les APA) et de la Région (pour les investissements), les relations avec les élus sont donc permanentes. Alors quand se présente le besoin de déplacer dans Brest un nouveau centre de soins une occasion était à saisir puisqu'un propriétaire en difficulté avait la nécessiter de céder son local. Le directeur signe une promesse d'achat, il propose la location à un tarif attractif compte tenu de son état, en sachant que la mutuelle aura des travaux a effectuer pour l'adapter à ses besoins. C'est sa compagne avocate pour 99% des parts et un ami pour 1 part de 1 euro qui fondent une SCI, cette société représentée par Mlle Sandrine Doucen fait l'acquisition pour 402 000€ et contracte un emprunt en deux tranches de 10 ans et 5 ans les premières 10 années couverts par les 10 années de loyer de 42 000€ des Mutuelles. Il aurait été surprenant que les mutuelles ne conservent pas ce local pour environ au moins 15 ans sachant qu'elles auront dépensé 185 000€ de travaux. Comment ne pas comprendre que si les Mutuelles, même si ce n'était pas dans leur nature d'être propriétaires de locaux auraient pu solliciter le département ou la région pour "porter" l'immobilier, et non un particulier plutôt opportuniste sinon "initié" à une bonne affaire.
Voilà le cheminement de ma compréhension de l'entregent du principal organisateur de la campagne de notre nouveau président et que le porte-parole du gouvernement lui aussi député PS Christophe Castaner a jugé faisant preuve d'une "probité exceptionnelle". J'ai bien noté qu'il n'a surtout pas dit "exemplaire".
On apprend avant que je mette cet article en ligne, que le procureur de Brest, un temps soupçonné d'être influencé par les acteurs politiques locaux, sur plainte de l'association Anticor, vient de décider ce jeudi l'ouverture d'une enquête préliminaire et saisi la police judiciaire de Rennes.
Ajout 2 juin 2017: Dans le nouveau gouvernement son expertise sociale et immobilière semblait même un atout. C'est du moins l'avis du site professionnel immoweekqui s'en félicite.
Toujours élu conseiller régional en décembre 2015, il siège à la commission des finances et affaires générales.
Ajout du 4 juin: Message partagésur Twitter. Aussi communiquédu président de la fédération des petites mutuelles.
Ajout du 8 juin: Enfin le cœur du problème dévoilé dans l'article de l'Obs: les liens politiques dans la gestion des Mutuelles. "... Par ailleurs, en mars dernier, le département a validé près de 2 millions de dotation budgétaire de "frais de siège" payés par les Mutuelles pour ses différents établissements et services. A ce titre, figurent 23.458 euros pour le fameux centre de soins installé dans les murs loués à la SCI de la compagne de Richard Ferrand." ...
Diffusion complément mairie sur BFMTV, reste l'aide du Conseil Régional ...
Ajout sur signalement Anticor lien sur un article de Marianne: Comment Richard Ferrand qui n'était pas député inscrit dans la commission des affaires sociales a pu par "intérêt" y prendre part. Ainsi qu'à la commission spéciale pour la loi Macron! en présentant la possibilité aux Mutuelles de s'affranchir du monopole bancaire.
Ajout du 12/09/2019 Suite à la plainte d'Anticor 3 juges furent désignés au tribunal de Lille. Le 11 septembre 2019, ces juges ont prononcé la mise en examen de Richard Ferrand. Celui-ci interrogé par les journalistes répète son intention de ne pas démissionner de son poste de Président de l'Assemblée Nationale, et de poursuivre "sa mission", afin de respecter le choix de ses électeurs et des députés de la majorité En Marche qui ont renouvelé leur confiance.