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La règle de trois

 08h13 11 juin 2017

Nous connaissons l'effet épurateur de la règle majoritaire dans les élections.

Celui qui dépasse la moitié des votes est élu comme notre représentant. Si deux partis présentent leurs candidats, celui qui obtient la majorité de représentants devient majoritaire, il s'attribut toutes les places, prend tous les pouvoirs, n'a plus de contestations possible il peut "diriger" à sa guise. Si d'autres n'ont que quelques élus, ils n'existent plus, ils ont même pu être éliminés par un seuil de voix non atteint (les 12,5% des inscrits aux élections législatives) pour rester en lice.

Alors pour que des voix s'expriment dans des assemblées pour qu'une opinion divergente puisse se faire entendre, afin que toutes les décisions ne paraissent pas à sens unique, une volonté de réserve de place à l'existence d'une minorité est imaginée.

On trouve donc des règles de sauvegarde généralement basées sur une "dose de proportionnelle". Une petite dose s'entend: peu de voix, peu de pouvoir, c'est ainsi dans les conseils municipaux des communes de plus de 1000 habitants. On l'a institué pour les élections législatives de 1985, ce qui a permis l'émergence d'un groupe FN à l'assemblée. On le voit pour les élection Régionales et Européennes, les "petits partis" accèdent ainsi à des postes de représentation. Cette disposition avait été écartée par De Gaulle dans la constitution de la 5eme République car l'expérience des 3eme et 4eme lui avait démontré que les quelques basculements de majorité entraînés par les variations des voix d'appoint faisaient dépendre tous les choix entre les mains d'une toute petite minorité.

Faibles par leur représentation ces groupes minoritaires sont généralement très puissants par la personnalité de leurs représentants, car ils sont les "têtes de liste" leaders pour lesquels ces partis sont constitués. Personne n'a réellement désigné tel ou tel, puisque sur la France entière ou dans une région, nulle part le leader n'est majoritaire, mais comme globalement la liste est arrivée placée elle a droit à quelques sièges. Donc des voix d'habitants du nord ont pu servir à élire un représentant du sud détesté par les électeurs dont il prétend être issu. Une règle de trois qui devient un cheval de Troie.

La démocratie ne serait-elle pas mieux représentée par un tirage au sort? Pourquoi ne pas substituer ce mode de "complément" parmi les listes de candidats plutôt que l'ordre de présentation? Puisque finalement tout citoyen pourrait s'exprimer et qu'au moins les présents sur liste en ont montré leur intention.

Commentaires

  • Le tirage au sort n'est pas une solution qui me séduit.
    Quand on en est au moment de donner un mandat à une personne qui doit porter un projet pour un groupe, une municipalité, une nation ou autre, il me semble que s'en remettre au hasard n'est pas pertinent.
    Mais oui, ce système électoral est vicié. Alors, il faut penser autrement la gouvernance et non pas s'arrêter au seul système électoral.

  • Tirage au sort uniquement pour choisir les représentants ajoutés à la proportionnelle, pas uniquement l'ordre des listes.

  • Vous tireriez au sort la personne à qui vous confieriez votre procuration pour votre vote, la gestion de vos biens privés , l'éducation de vos enfants ?
    Pas moi.
    Pas de représentant inconnu à qui je donnerais carte blanche pour agir soit disant en mon nom. En politique, je sais qu'ils pensent d’abord aux intérêt du parti , au maintien de leur mandat, et à celui qu'ils brigueront ensuite.
    Si le peuple veut sa "démocratie" qu'il retrousse ses manches et la mette en place selon ses règles en la contrôlant. Qu'il embauche ses mandataires et les contrôle.

  • Des leaders de micro-partis, comme Jean-Pierre Chevènement ou Philippe de Villiers ont toujours réussi à se faire élire localement sans pour autant peser à l'assemblée, autrement que par leurs alliances et prises de parole.
    La proportionnelle aurait-elle donc vocation à permettre à des leaders sans assise locale à se faire élire uniquement grâce à une aura médiatique ?

  • Les ressources de ces micro-partis? Plus possible avec les nouvelles règlementations en matière de financement politique.

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