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L'éthique retoquée

Qu'y a t'il eu de si "chamboule tout" dans cette élection présidentielle?

Une campagne particulièrement longue avec un début par les primaires, et des défections avec les "traitres" du gouvernement (Macron, Valls, après Hamon et Montebourg)  qui deviennent des opposants.

Les primaires, où les leaders se sont trouvés écartés, les oppositions étant trop profondes pour que les éliminés participent à la campagne des gagnants.

Des candidatures hors système, hors primaires si elles devenaient symbole du système des partis.

Et le summum du "dégagisme" terme hérité des manifestations des printemps arabes: le président sortant ne défend pas son mandat et ne se représente pas. Enfin poursuivi par une campagne de presse sur son comportement d'élu se servant largement de ses avantages, le candidat de la droite est discrédité. 

 C'est particulièrement cette élimination du vainqueur annoncé par les sondages et les médias, qui a porté l'éthique morale en politique comme la mesure essentielle attendue par les Français.

Premières élections législatives a appliquer la nouvelle règle de non cumul des mandats, dénoncé comme source des situations acquises et des mauvaises habitudes des élus. Entre maire, conseiller local, élu parlementaire, le carriérisme devait être éliminé à tout jamais par cette règle de non cumul, dans les projets majeurs et prioritaires de la feuille de route du nouveau président.

 

Cette campagne qui suit la présidentielle avec l'enjeu de porter une majorité au président à l'image de la diversité constituée par la "team" d'En Marche, reprend le même chemin sur les pas du Canard Enchainé et s'enlise dans la polémique.  C'est dans le Canard Enchainé que le "loup" a été dévoilé: le cas Richard Ferrand. 

Pourquoi ce cas est-il significatif de "l'exaspération" des Français? Cacique du Parti-Socialiste auquel il doit tout, la page Wikipédia le rappelle à qui s'y intéresse. Dès 1991 il est "attaché au cabinet du secrétaire d'Etat, puis de Marylise Lebranchu sous le gouvernement Bérégovoy. A la fin des gouvernements socialistes, il est remercié par ses parrains Kofi Yamgname et Le Drian avec en compensation le poste de Directeur des Mutuelles de Bretagne.

On peut donc logiquement soupçonner que l'engagement militant sert l'emploi politique et au delà, dans les cercles "privés" mais associatifs ou mutualistes en dépendance artificielle des organes de contrôles dont sont issues les subventions d'équilibre indispensables.   

Candidat au conseil général du Finistère dès 1998, ses nombreuses réélections de 2001,2004, 2010, 2015(*) sur des listes départementales et régionales, finalement aux législatives de 2012, en font également un exemple de cumul et de continuité dont il a personnellement tenu à dénoncer la nuisance pendant sa gestion du mouvement "En Marche", ce qui en fait un sujet excitant de polémique. Face à ce qui est perçu par un parcours de privilégié, on comprend alors l’exigence d’exemplarité des citoyens.

 Le projet de loi sur la moralisation de la vie publique sera présenté au Conseil des ministres entre les deux tours des législatives. (On apprend qu'il devrait être présenté à la presse dès aujourd'hui par François Bayrou). Il ne concerne pas directement la situation qui a déclenché le "cas Ferrand" qui est un classique du délit d'initié et de conflit d'intérêt dans l'opération de la SCI de la mère de sa fille née en 2004, mais touche à l'esprit du bien public et de la façon d'en profiter. Une prise de conscience non règlementaire (Ferrand ayant fait du droit y est sensible) mais purement morale d'où l'intitulé de la loi.

 

Pour résumer: La bravoure du militant PS, (et son implication dans les marchés de communication), les liens de l'attaché du conseiller régional, lui permettent de convoiter le canton de Carhaix (festival des vieilles charrues) et siéger au Conseil Général du Finistère dont il obtient une vice-présidence en 2004. Avec sa position dans le parti il est placé en position éligible aux élections régionales de 2010, il siège à la commission des finances de la région Bretagne avec les relations qui vont de pair en particulier avec les Caisses locales du Crédit Agricole mutuel qui seront sollicités pour l'achat du local en 2011.  Les Mutuelles de Bretagne est un organisme de santé privé qui bénéficie du cadre fiscal particulier de code mutualiste, il fait bénéficier ses adhérents de centres de soins et d'aide à domicile et maison médicalisée et qui pour leur équilibre sollicitent des subventions des départements (qui financent les APA) et de la Région (pour les investissements), les relations avec les élus sont donc permanentes. Alors quand se présente le besoin de déplacer dans Brest un nouveau centre de soins une occasion était à saisir puisqu'un propriétaire en difficulté avait la nécessiter de céder son local. Le directeur signe une promesse d'achat, il propose la location à un tarif attractif compte tenu de son état, en sachant que la mutuelle aura des travaux a effectuer pour l'adapter à ses besoins. C'est sa compagne avocate pour 99% des parts et un ami pour 1 part de 1 euro qui fondent une SCI, cette société représentée par Mlle Sandrine Doucen fait l'acquisition pour 402 000€ et contracte un emprunt en deux tranches de 10 ans et 5 ans les premières 10 années couverts par les 10 années de loyer de 42 000€ des Mutuelles. Il aurait été surprenant que les mutuelles ne conservent pas ce local pour environ au moins 15 ans sachant qu'elles auront dépensé 185 000€ de travaux. Comment ne pas comprendre que si les Mutuelles, même si ce n'était pas dans leur nature d'être propriétaires de locaux auraient pu solliciter le département ou la région pour "porter" l'immobilier, et non un particulier plutôt opportuniste sinon "initié" à une bonne affaire.

 

Voilà le cheminement de ma compréhension de l'entregent du principal organisateur de la campagne de notre nouveau président et que le porte-parole du gouvernement lui aussi député PS Christophe Castaner a jugé faisant preuve d'une "probité exceptionnelle".  J'ai bien noté qu'il n'a surtout pas dit "exemplaire". 

On apprend avant que je mette cet article en ligne, que le procureur de Brest, un temps soupçonné d'être influencé par les acteurs politiques locaux, sur plainte de l'association Anticor, vient de décider ce jeudi l'ouverture d'une enquête préliminaire et saisi la police judiciaire de Rennes.

 Ajout 2 juin 2017: Dans le nouveau gouvernement son expertise sociale et immobilière semblait même un atout. C'est du moins l'avis du site professionnel immoweek qui s'en félicite.

 Toujours élu conseiller régional en décembre 2015, il siège à la commission des finances et affaires générales.

Ajout du 4 juin: Message partagé sur Twitter. Aussi communiqué du président de la fédération des petites mutuelles.

Ajout du 8 juin: Enfin le cœur du problème dévoilé dans l'article de l'Obs: les liens politiques dans la gestion des Mutuelles. "... Par ailleurs, en mars dernier, le département a validé près de 2 millions de dotation budgétaire de "frais de siège" payés par les Mutuelles pour ses différents établissements et services. A ce titre, figurent 23.458 euros pour le fameux centre de soins installé dans les murs loués à la SCI de la compagne de Richard Ferrand." ...

Diffusion complément mairie sur BFMTV, reste l'aide du Conseil Régional ...  

Ajout sur signalement Anticor lien sur un article de Marianne: Comment Richard Ferrand qui n'était pas député inscrit dans la commission des affaires sociales a pu par "intérêt" y prendre part. Ainsi qu'à la commission spéciale pour la loi Macron! en présentant la possibilité aux Mutuelles de s'affranchir du monopole bancaire.

Ajout du 12/09/2019 Suite à la plainte d'Anticor 3 juges furent désignés au tribunal de Lille. Le 11 septembre 2019, ces juges ont prononcé la mise en examen de Richard Ferrand. Celui-ci interrogé par les journalistes répète son intention de ne pas démissionner de son poste de Président de l'Assemblée Nationale, et de poursuivre "sa mission", afin de respecter le choix de ses électeurs et des députés de la majorité En Marche qui ont renouvelé leur confiance.

Commentaires

  • Les électeurs de la 6eme circonscription du Finistère, ne sont-ils pas les victimes du clientélisme de Richard Ferrand? Les mutualistes sont assistés par les Mutuelles, pris en charge par les aides du Conseil départemental, financés par les prêts du Crédit Agricole, ont la perspective d'un accueil dans les Ehpad Régionaux, et même bénéficient de tarifs réduits grâce à la loi des mutuelles préparée par leur député. Vont-ils sanctionner leur bienfaiteur?

  • Pour en savoir plus sur les "moyens" de Richard Ferrand:
    directeur des mut Bretagne il déclare 70 000€ de revenu en 2012
    auxquels s'ajoutent:
    de 1998 à 2004 2322€ mensuels comme conseiller général
    de 2004 à 2012 3251€ conseiller départemental vice-président du Finistère
    de 2010 à ce jour les 2709€ de conseiller régional (cumul avec député et inferieur à l'écrêtement)
    Depuis juin 2012 Député à 7209 + indemnités 5840€ + 9618€ crédit collaborateurs, mais contrat de conseil de 1200€ mensuel avec les Mutuelles!
    Sans compter les avantages aux divers postes: ordinateur portable, voiture, chauffeur, forfait taxi, passages avions, téléphones mobiles avec abonnements, service des journaux ...

    Candidat dans sa ville de Carhaix en 2008 il ne passe pas le 1er tour, ouf!
    Comment voulez-vous que l'on croient dans sa "probité exceptionnelle".
    Ses parents ne se sont pas trompés en le prénommant "Richard".

  • Les électeurs bretons, sont des otages de leurs élus, car ils sont aussi les assurés, les soignés, les bénéficiaires, les pouponnés et favorisés. Entre Mutuelles de Bretagne et Crédit Agricole du Finistère, ils sont tous adhérents, c'est le problème de la consanguinité bretonne base du clientèlisme.
    N'oublions pas qu'une Mutuelle ce sont les adhérents assurés qui élisent parmi eux les candidats administrateurs, en général ce sont des collèges de "célébrités" syndicalistes ou militants politiques, qui sont présentés. Remerciés par des conseils avec partage de visites, cadeaux, repas, et "chaleureusement" traité par les membres d'un bureau qui se partage remboursement de frais, sous prétexte d'être capables d'assurer les relations avec l'équipe managériale, et surtout les élus de proximité pour l'obtention de subventions et autres privilèges pour le développement du principe de solidarité mutuelle!!! Bien entendu pas de documents sérieux sur le site info des mutuelles qui n'est que "promotion commerciale" (qui serait interdite à des professions libérales) Pas de rapport d'assemblée, pas de liste des administrateurs élus (et théoriquement responsables!) pas de bilan, pas de rapport des commissaires aux comptes. Même pas de rapport sur le nombre d'adhérents, et de personnes soignées. C'est dans ce registre que la loi de "confiance dans les élus" et le code de la mutualité devraient être amendés.

  • Reportage sur Sud-radio interview de Bertrand sur la 6eme. Pas de contrôle sur Ferrand dans la sélection En Marche, puisque c'est lui qui dirigeait ces contrôles!!! https://www.sudradio.fr/player/29693

  • Dernières mises à jour sur l'affaire: son lobbying comme député, les subventions du département, de la commune de Brest. En attente les aides de la Région. Et pas d'aide de la cagnotte (réserve) parlementaire?

     

     

     

     

     

     

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