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L'ordre et la valeur

Très surpris, en regardant la rediffusion de C dans l'air de lundi sur les violences parisiennes du WeekEnd.

Très surpris mais non étonné avec le passage de l'interpellation du Préfet de police par une manifestante "gilet jaune" * et la réponse de Didier Lallement. Cette réponse hautaine ** "nous ne sommes pas dans le même camp"!

 

Les commentaires des intervenants *** C dans l'Air, furent basés sur l’effet de conflit : "c'est la guerre entre 2 camps" ou sur la "prise de parti" du Préfet pour la politique du président contre une opposition.

Une critique sur l'exagération du conflit ou un manque de droit de réserve.

Mon observation sur la réplique me pousse plutôt à considérer une différence de "valeur".

Le Préfet en tenue de représentation avec le képi de la haute fonction de l'Etat, qui croise le bas peuple avec comme seule distinction et fierté son petit voile de tissu jaune.

"Nous ne sommes pas dans le même camp", c'est un slogan proche de celui des publicités "nous n'avons pas les mêmes valeurs", ça rappelle par trop des petites phrases venues d'en haut et qui ont fait tant de mal en terme de popularité, prononcées par le président Macron.

Ça rappelle trop un esprit de classe, mais la formation d'un énarque, celle d'un haut fonctionnaire est ainsi faite qu'il ne comprend pas. Comme aux chevaux on leur pose des œillères pour qu'ils ne perçoivent pas ce qui peut les distraire ou les effrayer sur les cotés.

Autour de la table, à 53 mn au sujet des prochaines élections municipales, Christophe Barbier a choisi cette définition de la Démocratie d'Alfred Sauvy *4 que j'avais remarquée dans son livre "En Marche" (voir liste livres): "Le but de la démocratie ce n'est pas savoir se rassembler mais savoir se diviser".

Chaque camp dans ce cas peut aussi appeler au dialogue et non à la casse. Le flux de commentaires des hommes politiques sur les ondes comme dans les réseaux sociaux, l'interview lundi soir du président ne laissent pas prévoir des semaines calmes et une démonstration d'union dans l'intérêt général des Français.

Repris par de nombreux journaux, cet "incident" alimente la polémique. Le Parisien consulte les juristes.

Actu-fr reprend le camp des "casseurs" réponse officielle. Un plus long reportage sur TF1.

 

* Ce terme de "camp" je l'avais employé dans mon premier article il y a un an sur les gilets jaunes:

L'absence de confiance dans les représentants. Un sentiment de non écoute et de trahison des élus.

  • Tous les intermédiaires: les élus, les administrations, les représentants syndicaux sont rejetés, depuis des années ils ont fait preuve d'incompréhension, ils ne parlent pas le même langage. Mais les journalistes, les juristes, les élus minoritaires, tous maniant le langage "aseptisé" du politiquement correct sont assimilés à l'autre camp "étranger" aux problèmes qu'une grande majorité de citoyens vivent au quotidien.

 

Ajout midi: ** On me demande pourquoi "hautaine"? La réplique m'a semblé "hautaine" parce qu'elle est dite à la volée en partant, après un "Ça suffit" (pouvant signifier j'en ai assez entendu, j'ai fait suffisamment d'effort)  et sur un ton caractéristique.

Intervenants émission C dans l'Air de lundi à 26 minutes.

Invités :

• Christophe Barbier, éditorialiste politique à L’Express.

• Raymond Soubie, expert en gestion des ressources humaines et des politiques sociales.

• Frédéric Ploquin, journaliste, spécialiste des questions de sécurité.

• Soazig Quémener, rédactrice en chef du service politique de Marianne.

 

*4 La citation complète de Sauvy dans son essai "Le pouvoir et l'opinion": "La démocratie, cela ne consiste pas à s'unir, comme l'annoncent sans cesse les conservateurs attardés. C'est au contraire l'art de se diviser."

 

Ajout jeudi 16 janvier 2020. Remarque du président Macron lors de ses vœux à la presse (verbatim Le Figaro) Emmanuel Macron réagit pour la première fois aux propos de Didier Lallement, qui ne se considère "pas dans le même camp" que les "gilets jaunes". "C’est une faute", lance le président au préfet de Paris. "La police, ce n’est pas un camp"

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