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Gilet Jaune

Comment peut-on interpréter la popularité du mouvement des "gilets jaunes"?

Ce mouvement issu de la libre expression sur les réseaux sociaux, s'adresse à tout un chacun.

Comme beaucoup je me pose la question: dois-je enfiler aussi un gilet jaune?


Pour quelles raisons?

 

Suis-je concerné par le premier point?  La hausse du diesel?  Oui.

  • Mais n'est-il pas logique de payer aussi cher un carburant qui nous dit-on pollue.

Ce n'est pas certain mon moteur est particulièrement filtré à l'échappement et j'en paye largement l'entretien, la performance du moteur me fait consommer moins de carburant donc je suis moins polluant au km parcouru) Je ne vois pas les moyens de me racheter un nouveau moyen de déplacement (à tout heure, en tout lieu, avec mes passagers et mes bagages).

  • Des taxes sur les combustibles sont en croissance régulières pour financer la transition énergétique. 

Mais les véhicules ne représentent qu'une faible part, pourquoi les bateaux, les avions, les camions, autres moyens de déplacements ne sont ils pas soumis à des taxes carbone? La voiture individuelle n'est-elle pas la cible trop facile?


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Plus généralement ce qui est reproché c'est la perte de pouvoir d'achat. Nous le ressentons tous.

  • Il est certain que ceux qui ne peuvent améliorer leurs ressources (retraités, chômeurs, handicapés) et en ont peu, sont les plus touchés par les augmentations des prélèvements "obligatoires": les taxes sur le gaz, l'électricité, le fuel ... les loyers, la CSG, les péages, les parkings ... les indispensables abonnements: téléphones, télévision, voitures.

Pourtant les prix des produits importés baissent, mais ce sont les services et les taxes qui montent. Faute de production industrielle et de présence dans le numérique., l'importation fait perdre de plus en plus de liberté à la France par le déficit commercial. Seule la demande intérieure anime une faible croissance, insuffisante pour l'emploi et la fin de progression de la dette. Ce sont des explications, mais pas satisfaisantes car contraire aux promesses des politiques.

La date de déclenchement correspond à une période de fête de la consommation: Black Friday précédant trêve des confiseurs de Noël et Jour de l'An.

  • C'est aussi l'ouverture des centres d'accueil des sans abris, de la campagne des Resto du cœur. Les barrages devant les centres commerciaux, les saccages de vitrines pour les plus extrêmes sont-ils basés sur ce ressenti d'écart de richesses? 

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L'absence de confiance dans les représentants. Un sentiment de non écoute et de trahison des élus.

  • Tous les intermédiaires: les élus, les administrations, les représentants syndicaux sont rejetés, depuis des années ils ont fait preuve d'incompréhension, ils ne parlent pas le même langage. Mais les journalistes, les juristes, les élus minoritaires, tous maniant le langage "aseptisé" du politiquement correct sont assimilés à l'autre camp "étranger" aux problèmes qu'une grande majorité de citoyens vivent au quotidien.

C'est probablement ici que se trouve le grand basculement, et la source du phénomène Gilets Jaunes.

On peut opposer la communication "organisée" et l'émeute "spontanée" diffusée par les nouveaux moyens de communication. Un retour de 87% de soutien dans les sondages, c'est le regroupement de toutes tendances, tous niveaux. Même si autour des ronds points, dans les défilés, sur les barricades ce sont les plus humbles, les moins occupés qui se retrouvent, sympathisent, la fronde est bien née d'une insuffisance de liberté d'expression dans le système démocratique tel qu'il se trouve dans notre pays et dans beaucoup de pays européens.  


 

 Le blog que vous lisez, est un essai local de réponse. Il porte en quelque sorte des espoirs de contre-communication.

Mais la liberté du web (le www) qui avait donné tant d'espoirs de liberté pour l'expression dans ses premières apparitions, s'est vue peu à peu encadrée. Chaque année apporte de nouvelles lois qui exigent le contrôle de l'expression. La responsabilité du support (l'hébergeur) puis celle de l'administrateur sont de plus en plus contraignantes. Même le statut de simple commentateur peut engager des poursuites si des soupçons de propos injurieux ou dilatoires sont reportés, quel délai reste-t-il pour les corriger? L'anonymat qui libérait la parole est désormais dénoncé et reproché. Le premier niveau d'alerte menacé. Les supports nouveaux imaginés: Twitter, surtout Facebook quelques temps foisonnants, ce sont vus rattrapés par les traçages. Publicitaires d'abord, ils sont devenus politiques, les réseaux sociaux vite espionnés comme toute publication indexée dans Google et compagnons, nouvelle source de ciblages publicitaires pour l'argent, le commerce ou l'influence religieuse ou politique.

Désormais c'est l'Europe (les élus, les états, la commission) qui organise le contrôle, un nouveau cadre de l'expression pour les individus après celui de la presse, menant en quelque sorte à une auto-censure. Mais le statut du lanceur d'alerte n'est pas du niveau du journaliste, dénoncer des abus dans un blog ou sur un mur FB, (en excluant la haine raciale, le genre ou l'homophobie) n'a pas la même protection qu'un article de Mediapart ou du Canard Enchainé. Et alors on a un sentiment de solidarité avec les Gilets jaunes.

Car il faut bien le constater: quel moyen d'expression ont les citoyens dans une commune?   Ils élisent des représentants une fois tous les six ans. Une majorité, quelque fois quelques élus de minorité. Puis le maire, les élus majoritaires, conduisent les affaires, décident des budgets, développent des services. Mais avec quel partage des idées? Sous quel contrôle car même les minoritaires ont peu voix au chapitre, juste expriment quelques divergences. Et la population est informée par une communication à sens unique, des plaquettes, des panneaux d'affichage un ensemble de messages que tous contribuent à financer par leurs impôts. Du personnel ou des agences de com sont rémunérés afin de faire le meilleur effet, d'être les plus persuasives pour faire passer les idées, les projets, accepter les décisions et étouffer les réflexions critiques. Même des pages de réseaux sociaux sont "managées" donc les retours (très faibles en général) seront purgés, effacés ou adroitement ridiculisés ou détournés. Les sites communaux, ou intercommunaux n'affichent pas (quand seulement ils les autorisent) d'éventuels commentaires.  Il y a parfois, par la loi, des consultations obligatoires, c'est le cas des enquêtes publiques pour l'urbanisme, les transports, là aussi les partages d'informations sont à sens unique, les lieux de libre expression (les salons d’antan, les arrières-salles de cafés) où s'échangeaient les propos en toute liberté ont disparu, si les blogs, les réseaux sociaux sont bannis, il ne restera plus qu'à enfiler un Gilet Jaune. 

 Faut-il être chanteur ou humoriste.  Pour s'exprimer encore avec les mots partagés, compris et supportés à 87%.


 

Ce qu'ils en disent: Alain FinkelkrautMichel Onfrey, Luc Ferry

Ajout 17/1/2019 le blog de Noiriel article du 20 novembre sur le sujet.

Ajout le 29 janvier, depuis un lien Twitter expression sur l'anonymat et liberté du WEB.

Ajout 2 fevrier 2019, sur les investissements dans les ENR, sont-ils bien orientés?

Commentaires

  • Puisque je range les articles depuis 6 ans d’existence de ce blog, je m'aperçois que j'avais évoqué les budgets dans celui du 17 janvier.

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