En décembre, des enfants sont tout heureux d'ouvrir chaque jour la case du "Calendrier de l'Avent". Coutume germanique principalement mais que la doxa du commerce international a tenté de généraliser. Après Mickey, les Colas, Halloween et avant Black-Friday, les firmes américaines généralisent et banalisent la distribution de boites cadeaux à cases de surprises de l'avant Noël, le père Noël ne suffisant pas à gonfler leurs chiffres d'affaires.
Mais dans l'Avent 2019, couvait une surprise autrement amère, c'est bien cachée depuis novembre que se découvrait de jour en jour une invasion venue de Chine.
Cette épidémie que le monde à hésité à déclarer Pandémie, puisque les premiers qui en parlaient se sont sublimés dans les geôles chinoises, a été difficilement évaluée, comparée. Depuis les spécialistes pressés de s'exprimer alors qu'ils n'avaient que des lectures édulcorées qui l'ont qualifiée de "grippette", à ceux qui ont envisagé une catastrophe comme la grippe espagnole à la fin de la première guerre mondiale dont vient à peine de commémorer le centenaire. L'économie était exsangue mais on l'attribuait davantage à la guerre qu'à la pandémie de grippe, alors la comparaison s'est tournée vers la crise de 1929, celle ci crise bancaire, crise de la corruption dépassait 2008 et les subprimes symbole de dérèglement du système capitaliste, ce qui justifiait l'expression du président Emmanuel Macron dans son discours du 12 mars, prévoyant le changement que "le jour d'après ne serait pas le jour d'avant". Mais s'agissant d'une crise sanitaire épidémique c'est vers les peurs des grandes pestes que les historiens nous incitent à diriger le regard. Peste Noire du Moyen âge, Peste ou Choléra du 19eme siècle, mais les moyens de l'époque n'étaient pas ceux dont nous disposons actuellement. La diffusion par les échanges mondiaux accélérés, du tourisme, de la sous-traitance, du commerce aérien, est plus rapide que la mise en place des protections, des moyens de traitement et surtout le coût humain avec l'allongement de l’espérance de vie à beaucoup plus de valeur. Dépassés par la forme de propagation, par sa vitesse de transmission, par discrétion des symptômes, les politiques ont ressorti la solution de l'isolement, en adoptant une terminologie anglo-saxonne "Social-distanciation" et prescrivant le confinement. Ce n'est donc pas au traitement d'une épidémie de grippe, ni de peste qu'on a soumis l'humanité mais plutôt à celles de la lèpre, non au Moyen-Âge mais en remontant aux débuts de l'ère chrétienne. Les écolos nouveaux prophètes invoquant la revanche de la nature abusée, une malédiction quasi divine entrainée par le réchauffement, ont pesé sur les décideurs. Ainsi nous retrouvons la mise en "quarantaine", le test par les savants des purs et des impurs, le test renouvelé de 7 jours en 7 jours,, puis la mise à l'écart dans la circulation par l'avertissement de la crécelle et l'isolement dans les léproseries.
Nous y arrivons quand nos édiles envisagent une sortie: présenter son QR code, témoignage d'un certificat de non contagiosité, avertissement par application de traçage numérique.
Pour sortir de cette torpeur invalidante, il nous faut faire appel aux croyances dans l'après. La période pascale, fin d'un rite de Carême semblable à notre confinement appelle la parole de prophètes nous redonnant l'espoir de revivre ici ou dans l'au delà. Mais fort sera le beau parleur, qui acceptera de dévoiler un calendrier pour cet Après. Si l'on peut commander ses serviteurs volontaires ou désignés, rien n'est sûr quant à l'obéissance du virus SRAS-II agent du Covid-19. Le discours de ce lundi de Pâques à 20h devant nous présenter ce "calendrier de l'après" en sera l’exercice risqué. Mais la question essentielle est celle du choix de l'échelle, le calendrier sera-il en jours ou en semaines?