Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Convergence anniversaire

Les Français sont têtus avec l'histoire.

En ce 6 février on ne peut oublier les manifestations parisiennes antérieures.

L'affaire "Benalla" découverte en juillet 2018 à propos d'une intervention le 1er mai, est-elle le déclencheur comme l'affaire Stavisky le fut en 1934. Notre président comparait la période de montée du populisme et de nationalisme auquel nous assistons en Europe avec "les années 30".  La révolte des rond-points d'abord jugée par le gouvernement comme fomentée par des groupuscules d'extrême droite rassemblés par une intoxication des réseaux sociaux, a t-elle tellement évoluée, pour que l'on se retrouve comme hier avec un appel à la grêve des syndicats les plus marqués à gauche?

Que va t-il pouvoir sortir de ce Grand Débat National qui a pour but de faire passer l'expression désordonnée, foisonnante du défilé protestataire au dialogue assagi, au corps à corps derrière le micro, ou au questionnaire numérisé.

Si le 6 février 1934 est souvent mentionné comme référence de manifestation, c'est pour la brusquerie de l'organisation et sa revendication par les mouvements d'extrême droite mais surtout de la brutalité de la répression par la police avec de nombreuses victimes.

On pourra aussi considérer que cette manifestation était basée sur une protestation contre la corruption des politiques et l'injustice de leur enrichissement qui était une revendication populaire, bien présentée et récupérée par les leaders de droite dans les supports de l'époque: les journaux où ils étaient les plus influents, que l'on accusa de tentative de prise du pouvoir par coup d’État puisqu'ils n'avaient pas été capables d'imposer une majorité au parlement.

La réaction du pouvoir d'une 3eme République issue elle-même des journées révolutionnaires et destructrices de la Commune en 1971, fut telle que tout fut réglé en 1 journée, on en est bien loin avec les défilés du 5 février et surtout du douzième samedi de rassemblement des Gilets Jaunes.

Si les premières manifestations pouvaient sembler animées par des individus issus de l'extrême droite, l'agitation et la désorganisation ont séduit les politiciens de l'extrême gauche. L'hésitation des leaders des partis pour soutenir les manifestants, fut d'autant justifiée que des casseurs ont très vite compris l'avantage qu'ils pouvaient tirer en se mêlant à des foules non identifiées avec rien d'autre qu'un gilet dont la présence est obligatoire dans tous les véhicules et d'un coût dérisoire. Casques et masques étant partagés pour se protéger des coups et des gaz, ne semblaient pas pouvoir être reprochés, il s'en suivit une dérive avec le pillage des magasins, des banques, l'incendie des véhicules l'attaque des locaux administratifs, ce qui ne pouvait être supporté par les politiques. C'est donc sur une similitude avec la répression de 1934 qu'est recherchée l'union de récupération: les moyens physiques employés par les forces de l'ordre, les blessures, les comportements individuels exagérés, les ordres d'arrestation supposés arbitraires, le pouvoir  et sa majorité dans son désir de loi plus "liberticide". 

Par la quasi ignorance de la démarche de dialogue du Débat, le rapprochement entre figures des Gilets Jaunes et leaders extrémistes est facilité et une ressemblance avec l'évolution des années 30 s'amplifie.

La convergence, revendiquée par le syndicat CGT, les partis de gauche: Communiste, NPA, Insoumis avec Mélenchon en tête et certains "Gilets Jaunes" avec le choix de la gréve un jour de semaine, prépare une façon de récupération pour un renversement de République, ce fut aussi l'évolution à la fin des années 30. La suite on la connait: la victoire du Front Populaire, l'incapacité à maitriser les déficits et l'idéologie pacifique qui n'ont pu maitriser la montée des nationalismes et de toutes leurs dérives, la faiblesse des armées, la faiblesse de la diplomatie et finalement avec la défaite le régime pétiniste.

Cette explosion des sentiments extrêmes, soutenue par beaucoup car touchant au niveau de vie de tous, ne trouve-t-elle pas tout simplement sa source dans les règles de gouvernance de l'Europe relais de nos échanges internationaux?  Mais donc ce grand Débat qui ignore complètement tout sujet du niveau européen est-il un dérivé du référendum anglais qui a abouti au "BREXIT"?  L'unanimité des politiques français ne se ferait-elle pas si cette question était posée?  Cette question sera bien l'enjeu du scrutin du mois de mai. Pourtant entre résultat du Débat, fin de "convergence" des revendications encadrées et occupation des rond-points, manifestation des gilets jaunes, et campagne "officielle" des listes pour les députés européens, il sera bien complexe pour les électeurs (s'ils sont tous inscrits sur les listes) de désigner les délégués qui défendront le mieux leurs idées.

Ajout du Mercredi 6 apm. Lien sur le commentaire de la journée du 5 février dans Atlantico.

Les commentaires sont fermés.