Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique et mémoire.

09h45 28 févr. 2016

C'est l'annonce du documentaire sur les bombardements de la seconde guerre mondiale, diffusé sur France 2 lundi qui motive cette note. (je corrige c'est passé sur France 3 cette info pour ceux qui peuvent regarder en rediffusion sur pluzz).

J'avais visité en Irlande la veuve d'un colonel de l'armée américaine qui avait pris sa retraite dans le pays de ses ancêtres, John Joffre O'Driscoll. Dans la vieille tour, où elle gardait les chiens qui étaient ses derniers seuls compagnons, elle m'a laissé consulter les archives de son mari. Fouiller dans les livres et les gravures qu'il collectionnait. Depuis plusieurs années je possédais des lettres de lui, avant son second mariage avec Liz. Des lettres d'une belle écriture calligraphiée dans un français soigné, des lettres d'amour pour une artiste, l'invitation à le rejoindre dans cette nouvelle acquisition. Ce colonel qui était venu en Angleterre en 1941, était "gunner" de queue puis en 1945 il fut chargé de relations dans l'Otan à Paris. Dans une de ses cartes pour Pâques, il décrit qu'il n'a plus peur de rien, depuis qu'après un décollage le jour de Pâques 1943 son B17 en a percuté  un autre. Qu'il est revenu seul survivant des 20 aviateurs, 2 jours plus tard, trouvé dans la campagne.

J'avais consulté des livres, vu des films, écrit avec des associations d'anciens aviateurs, afin d'en savoir plus sur lui, la visite en Irlande semblait m'en avoir beaucoup appris. Puis j'ai tout récemment lu la traduction du livre de Donald L. Miller sous le titre "Les maîtres de l'air" (Histoire des jeunes bombardiers qui risquèrent leur vie contre l'Allemagne nazie).  Michel Lafon 2015.

Comment ne pas faire de parallèle entre la situation actuelle des bombardements en Syrie, en Irak, en Lybie et les motivations des bombardements de 41-45 en Europe? Dans ce livre on nous explique les choix erronés et les conflits de stratégie des dirigeants américain, des états majors, des oppositions entre les fantassins, la marine  et les aviateurs. Les points de vue anglais et américains. Les Anglais bombardaient de nuit, le choix des Américains de jour et plus loin, de plus haut.

Ces reconstitutions télévisées, l'utilisation des archives, l'analyse des documents et témoignages, avec le recul de 100 ans pour 1914, 70 pour la seconde guerre, permettent de faire connaître à des populations qui ne se souviennent plus ou n'ont pas pu connaître ces évènements. Miller qui a consulté beaucoup de récits, nous apprend que l'intention des dirigeants américains, par ces bombardements massifs, avec des pertes considérables et contestables, était une certaine volonté d'éviter une intervention au sol en souvenir des tranchées de 14. En fait il fallut quand même le débarquement du 6 juin 44. Pourtant à entendre les déclarations récentes de nos politiques, les méthodes actuellement employées dans la lutte contre le jihadisme, ne semblent pas avoir été inspirées par les relations du passé.

Les techniques et méthodes étaient différentes entre la RAF et l'USAAF, les grosses "forteresse volantes" quadrimoteur américaines étaient sans escortes, la hauteur, leur nombreux mitrailleurs, devaient permettre leur protection. Les bimoteurs mosquito britanniques, escortés par les Spitfires, et dans la nuit sont ceux qui ciblaient les côtes françaises, et font plus particulièrement l'objet du documentaire de ce lundi.

Les commentaires sont fermés.