09h55 27 oct. 2013
Dans nos paysages, nous sommes habitués aux changements réguliers des modes de culture. Les agriculteurs qui nous entourent sont très réactifs aux marchés. Les sillons bruns bien tracés font régulièrement place aux champs verts clairs, vert foncé, ou tout jaunes, selon la semence ou tout tristes quand ils restent en friche.
Le maïs, le blé, souvent le colza si odorant, la luzerne aussi mais peu de betteraves sur le plateau, font place cette année à un nouveau mode de labour, des sillons beaucoup plus espacés, mais plus profonds qui annoncent une nouvelle culture beaucoup moins saisonnière, mais dont le marché est davantage porteur et surement plus rentable: l’urbanisation.
C'est une bonne période, l’automne, après la moisson, pour explorer les surfaces agricoles, c'est la période des fouilles. Entendons par là la première étape de l'archéologie préventive le sondage diagnostic.
Les habitants ont vu ces chantiers de terrassement dans les années passées sans trop savoir ce à quoi ils correspondaient. Les options de déclenchements de ses opérations se prennent dans l'administration, c'est une obligation pour les promoteurs d'en assurer le financement avant toute utilisation des sols, mais il ne semble pas qu'il y ait obligation de les signaler sur place (comme ça l'est pour des permis de construire), ni d'en donner les résultats, l'information dans un Comité du SAN, jamais dans un Conseil Municipal est passé inaperçu, puisque phase préparatoire sans l'avis du public. Pour autant, les terrains sont ensuite rendus, souvent provisoirement, aux propriétaires agricoles qui ont laissé faire (est-ce avec indemnités ?) cette exploitation passagère de leurs champs.
La situation du secteur du Val d'Europe, par sa dimension et par la continuité des espaces changeant de destination, rend la régularité des fouilles archéologiques très propice à la connaissance et à l'explication des occupations passées du territoire. Nous avions pour ceux qui habitaient déjà le secteur en 2007, eu la chance de présentation des peuplements successifs de Serris, entre tranchées pour les lignes TGV et RER, parking, centre commercial, et zones urbaines, les explorations ont été fructueuses.
En 2011 et 2012, l'Epafrance a financé les fouilles préventives entre Chessy et Montévrain future extension probable du parc Disney (Zac en cours de création), également sur Coupvray à l'emplacement des futurs bassins et pour permettre la zone urbaine de Disney en face du parc du château, le lieu dit des 3 ormes.
Avec les nouvelles annonces de ZAC de Coupvray, ce sont ces nouveaux espaces qui font actuellement l'objet de recherches archéologiques "préventives". (Photos dans l'album zacs).
Dans la suite de cet article, nous commenterons les rapports des études passées, et suivrons la progression de l'interprétation des découvertes.